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Rebondisseur d’entreprise


Le lancement d’une activité d’une entreprise est long et demande en permanence de nouveaux efforts de croissance, aussi on peut presque parler, plutôt que de créateur d’entreprise, de rebondisseur d’entreprise.

Le terme de "créateur d’entreprise" est évidemment récurrent sur ce site et ses forums. Or il arrive souvent que le porteur d’un projet s’assure des moyens de créer une entreprise, de s’inscrire auto-entrepreneur, le plus rapidement possible, dès son délai de préavis de licenciement par exemple, ou aussitôt inscrit au Pôle Emploi.

Dans cette urgence, la création de l’entreprise se limite finalement aux démarches à accomplir pour obtenir un numéro SIRET. Ces démarches sont passives : on communique quelques informations via internet puis les caisses de cotisations, l’INSEE, les impôts... s’occupent du reste. Au final, cette vision de la création d’une entreprise détruit le sens du terme "créateur d’entreprise".

A l’inverse, parler de rebondisseur d’entreprise est un moyen de revenir sur les difficultés inhérentes à la véritable création d’une activité.

Une force de départ

Avant de rebondir, il faut acquérir une certaine hauteur, accumuler de l’énergie.

Cette prise de hauteur consiste à :

  • Concevoir son projet d’entreprise, qui regroupe :
    • La collecte d’information durant l’étude de marché. Ce travail est fastidieux, il demande de se perdre dans son projet, de le remettre en cause en permanence, au fur et à mesure que l’on comprend mieux son marché (ses concurrents, leurs forces, leurs produits, les circuits de distribution, les attentes de la clientèle...). Il ne peut se limiter à quelques recherches isolées, face à son écran d’ordinateur. Bien au contraire, faire son étude de marché oblige le futur entrepreneur à aller vers ses futurs clients, à les interroger, à chercher des premiers contacts, ébaucher une base de données Clients.
    • Le business plan qui se conclue par l’établissement de comptes prévisionnels. Mais là encore, il ne peut s’agir d’une simple formalité, sous-traitée éventuellement à une société spécialisée (site internet se chargeant de mettre en forme votre business plan notamment). Cette partie financière du business plan est la conclusion chiffrée de tous les travaux antérieurs qui constituent la plus grande partie de ce document.
  • Rassembler des apports :
    • Apports financiers, mais cette opération est déjà réglée d’avance lorsque l’entreprise a besoin de très peu de moyens pour débuter son activité (les mois de lancement étant alors souvent couverts par des ARE du Pôle Emploi).
    • Apport de clientèle. Avant de créer une entreprise, il faut en effet pouvoir déjà compter sur une clientèle potentielle. Ainsi, dans bien des domaines d’activité, le salarié qui devient créateur d’entreprise est suivi par une partie de sa clientèle. Légalement, ce sujet est complexe, mais un expert-comptable, un avocat, un syndic... s’assure toujours d’une clientèle de départ lorsqu’il devient indépendant. De la même façon, tout créateur d’entreprise doit pouvoir compter sur des contacts, des prospects... qui deviendront ses premiers clients. Cet apport de clientèle apparaît naturellement lorsque l’étude de marché a été sérieuse.

Se lancer

Le rebondisseur d’entreprise doit se lancer, un peu dans le vide l’image correspond bien à la réalité, avant de rebondir.

On se laisse ainsi tomber dans son activité. Mais la chute doit impérativement être active pour que l’entreprise prenne de la vitesse. Avoir son numéro de SIRET affiché sur son bureau en attendant que le téléphone sonne promet un échec violent.

Le rebondisseur d’entreprise vit au contraire cette période avec euphorie : étant donné que cette période était anticipée, il a la possibilité de mettre en place tout le plan d’action qu’il a ébauché durant la rédaction de son business plan, et peut se consacrer totalement à son marketing (fonction que le chef d’entreprise délaisse souvent au fur et à mesure que son activité se développe, puis retrouve lors de l’embauche de premiers salariés).

Financièrement, c’est la chute libre : les réserves financières fondent alors que le chiffre d’affaires ne se développe que très lentement. Le nombre de mois durant lesquels cette situation se poursuivra a dû faire l’objet de simulation dans les états financiers prévisionnels.

Rebondir

Le créateur d’entreprise n’est pas un casse-coup, il attend bien évidemment un trampoline au terme de sa descente :
 une première clientèle est constituée, le bouche à oreille prend le relais, le chiffre d’affaires devient plus régulier,
 financièrement, il y a reconstitution de la trésorerie initiale,
 l’entrepreneur peut bientôt se verser une rémunération.

Conclusion

Inutile de choisir un statut juridique, d’entreprendre des démarches de création d’entreprise, si l’on n’est pas prêt à se lancer. Mieux vaut prendre du temps, consacrer un CRP, quelques mois de chômage, un préavis de licenciement... à construire son projet sérieusement. Il est impératif de rebondir rapidement, tant financièrement que moralement surtout. En effet, de la vigueur de ce rebond dépendra ensuite le succès de l’entreprise. Cela s’explique très logiquement : si l’amorce de l’activité est faible, l’entrepreneur ajustera de lui-même ses objectifs et n’envisagera plus qu’une petite activité exercée avec le statut d’auto-entrepreneur par exemple, subissant alors ce statut, que l’on défend bien évidemment, mais qui reste fragile (plafond de chiffre d’affaires, hausse des taux de cotisations en 2013, retraite faible voir très limitée...).

Prendre du temps pour préparer une création d’entreprise ne signifie pas prendre son temps. A l’inverse, si l’on considère le site internet d’une nouvelle entreprise, son référencement exigera des mois de travail et il est impératif de l’anticiper bien avant toute création juridique, notamment en réservant le nom de domaine choisi et en mettant au minimum en ligne une page d’accueil temporaire (une plus grande ancienneté du site vis à vis des moteurs de recherche sera ainsi assurée).

Parallèlement, des blogs peuvent être créés :
 blog APCE, pour détailler les étapes de son projet d’entreprise (blogs très bien référencés),
 blog demandant des avis, des conseils... afin de créer des contacts pour le référencement futur du site, des partenariats éventuels...
 blog commençant à parler de la future entreprise, de son marché, de ses produits... pour toucher des clients potentiels, collecter des adresses email,
 communauté Facebook à constituer...

Il y a donc bien urgence à travailler, mais pas à se déclarer auto-entrepreneur où gérant de société. Et si jamais un premier client important se présente, il sera toujours possible d’avoir recours au portage salarial, ou d’accepter un contrat de travail, avant de revenir à son projet d’entreprise. Ce dernier s’en trouvera évidemment renforcé (droits chômage plus importants, expériences nouvelles, réflexions accrues, nouvelles rencontres professionnelles...).

EN CONCLUSION :

Rebondisseur d’entreprise est un terme bien laid qui permet de souligner les étapes particulièrement pénibles qui suivent la création d’une entreprise et auxquelles doivent se préparer les créateurs d’entreprises.




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