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Vendre des livres sur internet


Avec le statut d’auto-entrepreneur, des passionnés de littérature sont devenus bouquinistes. Mais une entreprise commerciale d’achat-vente de livres demande de se placer sur une niche pour pouvoir dégager un chiffre d’affaires suffisant pour assurer une rémunération.

S’inscrire auto-entrepreneur est-il obligatoire pour vendre ses livres ? A partir de quel moment ou quel seuil devient-on bouquiniste, avec l’obligation de déclarer ses ventes ?

Vendre sa bibliothèque

Suite à un héritage par exemple, un particulier peut avoir le désir de vendre de nombreux livres, ou des livres anciens au prix élevé. Pour cela, il peut mettre ses biens en vente sur internet, sur ebay par exemple, le bon coin, ou encore vendre le lot à un antiquaire ou autre intermédiaire, ou enfin faire appel à un commissaire priseur pour insérer ses ouvrages dans une vente aux enchères spécialisée.

Tous ces moyens sont parfaitement légaux et n’obligent pas ce particulier à créer préalablement une entreprise. On considère généralement qu’en-deça d’un montant de ventes annuelles inférieur à 5.000 euros, le particulier réalise une opération patrimoniale et non une opération commerciale : il se sépare de biens qui constituaient son patrimoine, comme d’un meuble, une voiture, contre des espèces.

En revanche, attention à la requalification potentielle de ces ventes au-delà du total de ventes de 5.000 euros...

Acheter pour vendre

De la même façon, le particulier qui achète des livres dans le but de les revendre risque d’être reconnu comme commerçant même s’il réalise un chiffre d’affaires annuel inférieur à cette limite jurisprudentielle de 5.000 euros. En effet, ce seuil d’imposition n’apparaît dans aucun texte de loi. Il correspond simplement à la limite généralement retenue par le fisc ou les juges.

Mais lorsque l’activité commerciale est caractérisée par des actes de commerce (acheter avec l’intention de revendre en réalisant une marge commerciale), plus aucun seuil n’est à considérer. L’activité devient commerciale par nature, dès le premier euro de vente.

C’est cette distinction entre activité professionnelle et opération de patrimoine qui est étudiée dans cet autre article.

Comment devient-on bouquiniste

Valérie Brument s’est inscrite auto-entrepreneur en 2007. Sa passion pour les livres l’a conduite à la création de cette entreprise suite à un licenciement.

Durant presque deux ans, elle a profité de ses allocations chômage pour laisser grossir son chiffre d’affaires (consulter notre article sur comment créer une entreprise lorsqu’on est chômeur). Maintenant son niveau de revenu durant toute cette période grâce au Pôle Emploi, elle a essentiellement travaillé durant cette période à se constituer un stock intéressant, favorisant l’achat d’ouvrages potentiellement recherchés plus qu’un volume ensuite difficilement gérable.

Sa spécialité : les livres rares. Il peut alors s’agir de livres anciens évidemment, notamment en langue étrangère lorsque l’occasion se présente, dans le but d’une revente à l’étranger. Mais Valérie recherche également les livres techniques, sur l’architecture en particulier, la photographie, les beaux-arts, avec un faible pour la peinture impressionniste. Le but est d’acquérir des ouvrages de luxe, pouvant répondre aux besoins d’un collectionneur.

Pour ses achats, Valérie fréquente les salles de vente de la France entière. Elle achète ainsi des livres par lots, un lot regroupant parfois une centaine de livres. Le prix de chaque livre peut alors être limité à trois euros, voire moins, pour un prix de revente attendu un peu supérieur à dix euros (port non compris, c’est sur cette question d’ailleurs que Valérie nous a contacté, les frais de port constituant une véritable difficulté pour les auto-entrepreneurs).

Une autre source d’achat très intéressante : les successions, et le rachat dans son intégralité d’une bibliothèque. Pour cela, Valérie propose ses services via sa boutique ebay, mais surtout en recontactant régulièrement les personnes avec lesquelles elle a déjà fait affaire (ceux dont elle a gardé les adresses email, lui fournissant un beau fichier d’adresses électroniques d’amateurs de livres).

Son ambition : acheter après avoir vendu. C’est sur cette ligne qu’elle cherche des contacts auprès de ses acheteurs actuels et historiques, et qu’elle tente de se faire connaître via son site internet. La démarche est alors simple : un particulier lance une recherche sur un livre donné, indiqué un prix potentiel d’achat, et Valérie recherche alors pour son client l’ouvrage en question dans toute la France, en utilisant les contacts qu’elle a développé durant ces premières années d’activité... Un créneau très intéressant pour éviter toute sortie de trésorerie et s’assurer une marge commerciale confortable.

Au final, quelle rémunération attendre de cette activité ? Le SMIC, difficile d’espérer davantage. A cela s’ajoute un stock d’environ 1.500 livres, une sorte de capital, d’autant que certains livres invendus sont proposés à des prix élevés en raison de leur rareté, offrant un potentiel intéressant avec le temps.

EN CONCLUSION :

Pour vendre des livres sur internet, faut-il obligatoirement être auto-entrepreneur ? Et lorsque cette activité devient professionnelle, peut-on vivre de l’achat-vente de livres ?




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